La première idée a été de regarder le spectre avec un analyseur de spectre TinySA, un étonnant bidule à quelques dizaines d'euros qui affiche des spectres de 0 à quasi 1 GHz. Par défaut, il affiche le spectre de 0 à 350 MHz. On voit quelque chose du côté de 100 MHz, probablement la FM puis les signaux numériques commencent un peu avant 300 MHz. Si l'on zoome du côté de 330 MHz (la fréquence recommandée pour un scan rapide lors de l'installation d'un nouveau téléviseur), on voit bien les bandes de signaux de 8 MHz propres au DVB-C.
Le TinySA permet également d'obtenir les mesures via l'USB. Sur Linux, avec Minicom,
$ minicom -D /dev/ttyACM0 scan 333M 343M 290 3
Tout cela c'est très bien. En regardant vers les fréquences plus hautes, on pouvait constater une baisse de la puissance du signal dûe à la qualité du câble coaxial à l'intérieur du bâtiment. Mais cela n'expliquait pas pourquoi le signal était bon à certains moments et insuffisant à d'autres moments. Une fonction de la T24D390EW/EN permet d'afficher les caractéristiques d'un signal (fréquence, qualité du signal,...). Un technicien est venu remplacer quelques connecteurs et a fini par me laisser un amplificateur. Cela a peut-être un peu boosté le signal et je n'ai plus eu d'images avec des blocs mais la veille de sa venue, je n'ai subitement plus eu de programme du tout, sauf sur La Trois, ...seule chaîne non cryptée dans le bouquet standard. Et cela, c'était un autre problème, sûrement un problème de module CAM ou de carte CI... et le technicien m'a invité à aller dans une boutique du téléopérateur. Là, on me donne une 'nouvelle carte' (usagée) et on m'invite à téléphoner au support technique pour l'activer. Là, chipotage, seconde ligne, blabla... Je dois contacter le service technique de Samsung, faire une mise à jour du firmware de la TV,... Je fais la mise à jour avec un mystérieux T-NT14LDEUCM_1013.0.exe trouvé sur le site de Samsung. En fait un .rar autoextractible sur lequel je peux faire un unrar(1) et je passe donc ma TV de la version 1005 à la version 1013 (tout en constantant qu'il y a du Linux à l'intérieur...). Mais rien n'y fait. Comme l'opérateur s'entête à m'encourager à contacter Samsung, je finis par le faire et la personne suspecte qu'ils sont passé de CI+ 1.3 à CI+ 1.4 que ma TV ne peux malheureusement pas traiter... Hum... L'opérateur finit par me re-contacter pour savoir comment s'est passé le changement de signal... C'est la première fois qu'ils me parlent d'un 'changement de signal'. J'avais donc raison de ne pas croire au hasard, ils ont bien changé quelque chose. Curieusement, la solution ne semble pas consister à me remettre en CI+ 1.3 (ou je ne sais quoi d'autre) mais à changer ma formule d'abonnement, d'acquérir un décodeur et de prendre Internet et le téléphone chez eux... Il y en a qui ne manquent pas d'air.
Là-dessus, je me suis demandé comment fonctionnait exactement cette histoire de bouquets cryptés sur DVB-C et j'ai acquis un bidule USB, Hauppauge SoloHD qui permet de capter les chaînes non cryptées et est bien supporté sous Linux (j'ai d'abord tenté un dongle bon marché DVBT2 qui promettait le DVB-C mais la démodulation 64-QAM semble se faire sur le PC à partir des signaux IQ bruts et ce n'est pas supporté par Linux). Hauppauge fournit de la documentation pour installer sous Linux (notamment pour Raspberry Pi). En gros, c'est supporté par défaut, il faut juste télécharger et installer le firmware (deux fichiers à copier dans /lib/firmware/).
Ensuite, il reste à trouver les utilitaires qui vont bien. Par exemple, w_scan(1) (...qui se trouve dans le package w-scan)
$ sudo apt-get install w-scan ... $ w_scan -fc # pour scanner toutes les fréquences DVB-C
Ce qui est étonnant, c'est le nombre de chaînes que l'on parvient à passer en haute définition dans un seul MPEG-TS en 64QAM de 8 MHz. Il semble y avoir 18 chaînes en clair sur le canal de 8 MHz à 314 MHz! (6875 kilo-symboles par seconde avec les 6 bits par symbole du 64QAM, cela fait environ 41 Mbits/seconde).
J'aimerais bien comprendre la structure de tout cela. À 330 MHz, il y a des informations qui renseignent les chaînes disponibles sur différentes fréquences, par exemple. Et j'aimerais bien extraire le guide électronique des programmes (EPG)...
à suivre...
En tout cas, rien de tel qu'une panne de télédistribution pour se rendre compte à quel point la télévision est une drogue dure et prendre la mesure du temps que l'on perd à regarder des programmes sans aucun intérêt.
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